
Les écoles utilisent de plus en plus d'outils numériques, que ce soit pour l'administration, la communication, la collaboration ou l'enseignement. Pour éviter les ruptures de médias et le surcroît de travail, les données doivent pouvoir être échangées en toute sécurité. Le canton d'Argovie a lancé le projet «Koneksa» afin d'atteindre cet objectif. Koneksa vise entre autres le réseautage numérique des écoles et la mise à disposition d'identités numériques. Dans un entretien (en allemand) avec Nelly Buchser, Peter Streit, chef de projet de la division École obligatoire du Département de la formation, de la culture et du sport, explique quelles mesures concrètes sont abordées dans le projet et quels sont les défis qui y sont liés.
Le podcast est disponible sous licence Creative Commons CC BY-NC-ND.
Résumé du podcast en français
Peter Streit commence par expliquer les raisons du projet Koneksa. D'une part, les écoles travaillent de plus en plus avec des outils numériques, ce qui nécessite des identités numériques. D'autre part, les infrastructures de nombreuses écoles sont décentralisées, ce qui signifie que le canton n'a pas de véritables interfaces avec les écoles et que celles-ci n'ont pas non plus d'interfaces entre elles. Cela entraîne de fréquentes ruptures de médias et un important surcroît de travail administratif. Le projet Koneksa a été lancé en 2023 pour remédier à cette situation. L'objectif général du projet est de promouvoir la numérisation des écoles en facilitant la collaboration numérique. Deux mesures sont prévues à cet effet: l’introduction d'une identité éducative réglementée au niveau cantonal, y compris la connexion à Edulog, ainsi que la mise à disposition d'une solution de gestion scolaire cantonale.
Deux avant-projets et un travail de fond
Avant le lancement du projet, deux enquêtes ont été menées dans l'environnement scolaire afin de clarifier les besoins exacts. Il en est ressorti un besoin supplémentaire de pilotage et de responsabilité de la part du canton. Mais la base juridique fait défaut. Une révision totale de la loi sur l'école obligatoire argovienne est actuellement en cours, permettant d'intégrer les articles nécessaires à un pilotage accru du canton sur les thèmes numériques.
Peter Streit souligne que Koneksa permet d'effectuer un travail de fond sur lequel il sera possible de s'appuyer à l'avenir. Koneksa doit ainsi fournir des données au corps enseignant, aux directions d'école, mais aussi au canton, qui seront intéressantes pour les processus de développement de l'école. Des idées de projets impliquant des données existent déjà, comme par exemple des tableaux de bord pour les enseignantes et enseignants ou les directions d'école, où il serait peut-être possible, dans un avenir plus lointain, de regrouper les données du corps enseignant, comme les contrats, etc.
Les défis
Parmi les plus grands défis du projet, Peter Streit cite tout d'abord les contraintes juridiques dans le cadre de l'acquisition de la solution de gestion scolaire. En raison de l'ampleur de l’enveloppe financière, une procédure de soumission ouverte a dû être menée, ce qui est juridiquement complexe et a nécessité un accompagnement externe. Peter Streit mentionne comme deuxième défi la dépendance aux développements externes, concrètement à la révision totale de la loi sur l'école obligatoire. Comme celle-ci est repoussée d'un an, un crédit doit être prolongé, ce qui génère des dépenses supplémentaires. Le troisième défi est constitué par les actrices et acteurs du système éducatif, qui ne sont pas toujours favorables aux nouveautés et qu'il faut convaincre de la démarche en les impliquant dans le projet ainsi qu'en les informant régulièrement.
Les facteurs de succès pour les projets de numérisation
Pour conclure, Peter Streit explique les facteurs critiques de succès, selon lui, pour les projets de numérisation dans l'espace de formation. La coordination avec les mesures en cours dans l'environnement est indispensable afin d'éviter les retards. Il ne pas voir trop grand au début, et créer des bases solides sur lesquelles on peut s'appuyer. Ensuite, il faut impliquer et informer de manière ciblée les parties prenantes concernées (notamment les communes et les directions d'école), par exemple en organisant régulièrement une table ronde. L'équipe de projet doit être constituée de manière diversifiée, couvrant les rôles importants dans le domaine scolaire. Enfin, il convient d’entretenir un échange ciblé avec d'autres cantons et directions de projet similaires.
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